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Comment profiter des festivals et concerts quand on n’est plus tout(e) jeune ?

Publié le : 04/07/2025
Catégorie : Flamme Intacte

Alors comme ça, l’appel du décibel, de la foule en transe et de cette odeur indéfinissable de bière tiède, de transpiration collective et de liberté (oui, ça sent tout ça à la fois, un bon festoche !) te titille encore les esgourdes ? Tes tympans frétillent à l’annonce du prochain Hellfest, des Vieilles Charrues, ou de ce petit concert punk-rock dans une salle improbable qui te rappelle tes vertes années ? T’as fichtrement raison, mon pote ! Parce que si y’a bien un truc qui ne devrait jamais avoir de date de péremption, c’est l’envie de se prendre une bonne déferlante de son live dans la tronche.

Seulement voilà. On ne va pas se mentir. Entre le Mathieu de 20 ans qui pouvait enchaîner trois jours de festoch en se nourrissant exclusivement de frites sauce samouraï et de houblon bon marché, pour ensuite dormir à poings fermés sur un tas de gobelets vides, et le Mathieu de 50 piges… eh bien, disons que le bonhomme a un peu plus de kilomètres au compteur.

Aujourd’hui, si je tente le même régime, ça ne va pas la faire, et je vais être aussi rapide qu’un paresseux qui vient de se réveiller sur son arbre, c’est dire. Et mes articulations me rappellent à l’ordre plus souvent que ma conscience après une soirée trop arrosée.

Alors, on baisse les bras ? On se résigne à écouter nos vieux vinyles en sirotant une tisane « nuit tranquille » ? Que dalle, ouais ! Foutaise ! Blasphème ! Être « Encore Debout », c’est justement refuser de se laisser dicter sa conduite par un chiffre sur une carte d’identité. C’est continuer à cultiver la flamme.

Mais – parce qu’on n’est plus des têtes brûlées inconscientes (enfin, moins qu’avant) – on va le faire avec un peu plus de jugeote, de « Système D », et une bonne dose d’autodérision.

Voici donc le « Kit de Survie du Festivalier Éclairé » :

La préparation du teufeur grisonnant :

Un minimum syndical pour la machine :

Non, je ne te dis pas de te transformer en athlète olympique six mois avant l’événement. Mais si tes seules activités physiques consistent à zapper et à te lever pour aller chercher une autre bière au frigo, tu risques de souffrir comme un damné. Quelques bonnes marches (vers l’apéro, par exemple, on en a déjà parlé !), un peu de vélo, monter les escaliers plutôt que de prendre cet ascenseur qui sent le renfermé…

Bref, donne un petit coup de fouet à la mécanique. Ton corps te dira merci (et ton cardiologue aussi, ce vieux relou moralisateur).

L’équipement, c’est pas du luxe, c’est de la stratégie :

Les grolles, mon ami, les grolles ! Oublie les nouvelles baskets à la mode qui vont te scier les pieds en deux heures. Ressors tes vieilles compagnes de route, celles qui ont déjà foulé la boue sacrée de vingt festivals.

Protection auditive :

« Quoi ? C’est pour les chochottes ? » Non, c’est pour éviter de finir comme Beethoven (sans le génie musical pour compenser) et pouvoir encore entendre le doux murmure du vent… ou les conneries de tes potes. Des bouchons de qualité, ça change la vie et ça n’enlève rien à la puissance du son, crois moi.

Le reste du barda :

K-way (parce que la météo, cette traîtresse), chapeau (pour le cagnard ou pour planquer une calvitie naissante, au choix), une petite laine pour le soir (oui, même en été, les nuits sont fraîches, surtout quand t’as bien transpiré).

Pendant les hostilités : L’art de la de la fête

Le Pacing, tu maîtriseras :

T’es plus un sprinter, t’es un marathonien du rock. Inutile de te coller à la barrière dès 14h pour le premier groupe si celui que tu veux voir passe à minuit. Économise ton énergie. Et pareil pour les breuvages. L’hydratation, c’est la clé. Alterne l’eau et la bière (oui, je sais, c’est dur, mais c’est pour ton bien… et pour éviter de finir la tête dans la cuvette des chiottes chimiques, ce qui est rarement le meilleur souvenir d’un festival).

Choisir son emplacement :

Le mosh pit à 50 balais ? Pourquoi pas, si t’as fait ta prépa physique et que t’as une bonne mutuelle. Mais tu peux aussi kiffer un max un peu plus en retrait, avec une meilleure vue d’ensemble, un son peut-être moins saturé, et moins de risques de te prendre un coude de metalleux enragé dans les gencives. L’important, c’est de VOIR et d’ENTENDRE.

Le repli stratégique :

N’aie pas honte de t’accorder des pauses. S’asseoir un peu à l’écart, grignoter un truc (autre chose qu’un énième hot-dog suspect), recharger les batteries… c’est pas un signe de faiblesse, c’est une preuve d’intelligence tactique.

L’avantage du « Vieux Briscard » :

Tu sais ce que tu aimes. Tu n’es plus obligé de te taper tous les groupes pour faire comme les autres. Tu peux cibler, savourer, apprécier la musique avec une oreille peut-être plus affûtée, des références plus solides.

Et puis, avouons-le, avec un peu plus de moyens qu’à 20 ans, tu peux parfois t’offrir ce petit confort qui change tout (un vrai matelas si tu campes, une bière artisanale plutôt qu’une pisse d’âne, voire un hôtel pas trop loin pour les plus douillets… ou ceux qui ont vraiment trop mal au dos).

L’après : Soigner la bête et chérir les souvenirs

Prévois un jour de décompression. Ne te programme pas une réunion avec le grand patron le lundi matin à 8h si tu rentres d’un week-end de folie. Ton cerveau et ton corps auront besoin d’un sas.

Et surtout, savoure. Ces moments-là, cette énergie brute, cette communion avec des milliers d’autres allumés qui partagent la même passion… c’est précieux. C’est ça qui nourrit la « flamme intacte ».

En fin de compte, mon pote, la seule règle, c’est qu’il n’y en a pas vraiment, à part celle de t’écouter. L’âge, c’est souvent une excuse qu’on se donne ou que les autres nous collent. Si l’envie est là, si la passion brûle encore, alors fonce ! Fais-le à ta manière, avec tes propres codes, ton propre rythme. Prouve à toi-même et à la face du monde (surtout à ceux qui pensent qu’un quinquagénaire doit se contenter de Scrabble et de tisane) que t’es « Encore Debout » et que t’as pas fini de faire du bruit.

Parce que le rock’n’roll, le vrai, celui qui te fait vibrer des pieds à la tête, il n’a pas d’âge. Et toi non plus, tant que tu décides de ne pas en avoir.

Allez, va prendre tes places, et si on se croise devant une scène, on trinquera à notre jeunesse éternelle (ou presque) ! Fais péter les watts !

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