On a tous dans la poche ce super-ordinateur, ce concentré de technologie qui nous a coûté un bras et qui est censé nous rendre plus efficaces, mieux organisés, bref, meilleurs. Sur le papier, c’est formidable. En réalité, ce mouchard de poche passe le plus clair de son temps à nous bombarder de notifications et à nous aspirer le cerveau dans le vortex du défilement infini. On voulait un assistant personnel, on a eu un dealer de dopamine.
Et si on retournait l’arme ? Si on utilisait cette puissance de calcul non pas pour optimiser nos agendas, mais pour quelque chose de fondamentalement inutile aux yeux du monde moderne, mais parfait pour améliorer sa culture générale ? La curiosité. L’émerveillement. Voici mon trio d’applications de culture générale, mon kit de survie contre l’abrutissement. Elles ne me feront jamais gagner une minute ni un centime. Leur seule et unique fonction, c’est de me rendre un peu moins ignorant face au monde qui m’entoure.
Stellarium, pour se souvenir qu’on n’est que des poussières d’étoiles
Il y a quelque chose de vertigineux et d’un peu angoissant à lever les yeux vers un ciel nocturne, loin des lumières de la ville. On contemple cette immensité, ce spectacle grandiose, et on se sent à la fois transporté et profondément ignorant. C’est quoi, cette étoile qui brille plus que les autres ? Et cette constellation, c’est laquelle déjà ?
Et puis j’ai découvert Stellarium. C’est d’une simplicité désarmante, et sans doute la meilleure appli pour les étoiles que j’ai pu tester. Tu pointes ton téléphone vers le ciel, et l’application te montre en réalité augmentée le nom de tout ce que tu vois : les constellations, bien sûr, mais aussi les planètes, les nébuleuses… tout y est.
Je me souviens encore de cette fameuse comète Neowise, il y a quelques années. Les médias en parlaient, mais impossible de la repérer dans le fouillis céleste. J’ai ouvert Stellarium, je l’ai localisée sur l’écran, et en relevant la tête, elle était là, exactement où l’application me l’indiquait. Ce n’était plus une info abstraite, c’était une vision.
Et soudain, ce n’est plus un amas confus de points lumineux au-dessus de ta tête. C’est la Grande Ourse, là, juste au-dessus du chêne du voisin. C’est Jupiter qui brille comme un malade ce soir. L’application ne te donne pas un cours d’astro, elle te donne des repères. Et c’est déjà énorme. Ça a ce petit côté magique qui te fait oublier tes factures pendant cinq minutes.
Tu trouveras tout ce qu’il te faut (y compris la version pour navigateur) sur le Site officiel de Stellarium.
Pl@ntNet, pour ne plus jamais faire insulte à un pissenlit
Après avoir eu la tête dans les étoiles, revenons les pieds sur terre. Même frustration : tu te balades, tu vois une fleur magnifique, un arbre à l’écorce étrange, et tu te dis « tiens, c’est joli, ça ». Fin de l’histoire. C’est un peu court.
Pour ça, il y a Pl@ntNet, le « Shazam des plantes ». Pour ceux qui ne connaîtraient pas Shazam, c’est cette application magique qui reconnaît n’importe quelle chanson en l’écoutant. Eh bien, le principe est le même : tu prends une photo d’une feuille, d’une fleur ou d’un fruit, et l’application Pl@ntNet te propose une identification.
Et ça change tout. Une « fleur jaune » devient une potentille rampante. Une « mauvaise herbe » se révèle être une chicorée sauvage aux vertus médicinales. Tu ne vois plus « la nature » comme un décor flou, mais comme une collection d’individus, d’espèces qui ont un nom, une famille, une histoire. C’est formidablement gratifiant de pouvoir enfin nommer ce qui nous entoure.
Et la petite fierté, c’est que c’est un projet issu de la recherche française (INRIA, CIRAD…). Pour une fois qu’on n’a pas affaire à un géant de la Silicon Valley, ça mérite d’être souligné.
Pour installer l’appli, il suffit d’aller sur le site officiel de Pl@ntNet. Il y a même la possibilité de faire fonctionner l’application en mode hors ligne, pratique.
Google Lens, une autre application de culture générale surpuissante
Allez, pour la troisième, Google Lens, je vais faire hurler les puristes et les anti GAFAM. Je sais, c’est Google. C’est le grand méchant loup qui nous piste pour nous vendre des matelas. Mais c’est une application de culture générale surpuissante.
Soyons lucides deux secondes : ce n’est pas cette appli qui va changer la donne. Ton téléphone connaît déjà la couleur de tes chaussettes grâce à ton OS et toutes les applications qui accèdent à tes données (Facebook, Whatsapp, Google et j’en passe). Alors, quitte à être dans le système, autant s’en servir intelligemment. L’idée, c’est de rester le maître à bord : on peut limiter ses accès et on s’en sert pour des choses qui nous élèvent, pas qui nous asservissent.
Sa fonction d’application de traduction est bluffante : tu vises un menu à l’étranger et tu le lis en français. Mais elle identifie aussi un bâtiment, un insecte, une œuvre d’art. C’est l’outil ultime du curieux touche-à-tout. Voilà sa vraie force. Pas de lui demander où acheter les mêmes baskets que le type d’en face.
Là où Stellarium est un poète du ciel et des étoiles, et Pl@ntNet un scientifique qui sait reconnaître les plantes, Lens est lui le couteau Suisse de la culture générale.
L’utiliser, ce n’est pas se soumettre, c’est dompter la bête. C’est utiliser l’arme la plus puissante du système, non pas pour acheter, mais pour savoir. C’est trouver si possible comment exploiter au mieux une application, même si elle vient du côté obscur de la Force. Et il faut être pragmatique et honnête : leur machin, Google Lens, est diablement efficace. Après, pour cette application, c’est toi qui vois.
Pour explorer tout ce que cette appli peut faire (et trouver les liens d’installation), ça se passe sur la page officielle de Google Lens.
En bonus : d’autres applications de culture générale à explorer
Si ce trio t’a plu, sache qu’il existe bien d’autres pépites pour continuer à se cultiver. Voici juste deux autres exemples pour la route :
- France Culture : Si tu satures du bruit ambiant et des infos qui durent 30 secondes, direction l’application Radio France. La section dédiée à France Culture y est un véritable refuge. C’est la salle de muscu de ton cerveau. Des séries de podcasts de 10 heures sur l’Empire Romain, des débats entre philosophes qui ne sont pas d’accord (oui, ça existe encore !), des fictions radiophoniques… C’est exigeant, et c’est ça qui est bon. (l’application est en bas de leur site).
- Arte : Pour les yeux, c’est la caverne d’Ali Baba du curieux. Oublie les algorithmes qui te resservent sans cesse la même soupe. Ici, tu trouveras des documentaires qui t’emmènent en Patagonie ou dans les coulisses du punk rock, des films d’auteur introuvables ailleurs et des concerts intégraux (leur collection du Hellfest est monstrueuse). C’est gratuit, et c’est souvent bien plus passionnant que n’importe quel blockbuster. (l’application est en bas de leur site).
De quoi nourrir ton esprit pour des années.
Le Bilan : moins productif, plus vivant
Voilà. Aucune de ces applications de culture générale ne m’a jamais aidé à répondre à un e-mail ou à finir un projet à temps. Elles ne cochent aucune case de la performance moderne. Leur seule et unique fonction, c’est de me forcer à ouvrir les yeux. Sur le ciel, sur la terre, sur le monde des objets.
Bien sûr, ce top 3 est subjectif, selon mes gouts. Mais toi, tu as des applications un peu dans le genre à nous partager ? N’hésite pas à nous le dire en commentaire.



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